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Les tirs de mines permettent de les dégager efficacement…

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 Pour l’aménagement de l’échangeur de Montmarault, APRR procède à une première campagne de tirs de mines. Rencontre avec Jean-François Forestier, responsable minage sur le chantier pour Eiffage Forézienne.

La Rédaction (LR) : Quel est votre rôle dans le cadre du chantier d’aménagement de la jonction A71/N79 ?

Jean-François FORESTIER (JFF) :Eiffage Forézienne a été chargé des tirs de mines sur cette opération. Je supervise donc l’ensemble des tirs et je veille au bon déroulement de chacun, depuis son élaboration jusqu’à sa réalisation en collaboration avec mon chef de chantier minage qui est détaché à plein temps sur le site. C’est une mission que je connais bien puisque je suis déjà intervenu pour plusieurs chantiers autoroutiers dans des configurations similaires.

LR : Pourquoi recourir à cette technique pour ce chantier ?

JFF :Sur trois zones – vers La Brunatière à proximité de la N79 et sur une zone proches de l’A71, nous avons des matériaux rocheux importants. Les tirs de mines permettent de les dégager efficacement, en toute sécurité et dans des délais de chantier acceptables. C’est une technique parfaitement maîtrisée aujourd’hui avec des procédures qui garantissent une sécurité optimale sur le chantier et autour.

LR : Concrètement, comment se passe un tir de mine ?

JFF :Chaque tir est bien évidemment planifié avec une date précise, un tonnage à dégager et une mise en place très détaillée et codifiée. Le jour du tir, les explosifs arrivent sur le site le matin, car ils ne sont jamais stockés sur place. Nous procédons à leur implantation à l’endroit précis du tir. Nous vérifions l’intégralité du dispositif et que personne ne se trouve dans la zone de sécurité. Si cela est nécessaire, nous lançons la procédure de coupure de la circulation sur les axes concernés. Enfin, deux alertes sonores préviennent du tir : 5 minutes avant et quand le tir est imminent. Le boutefeu procède au tir et, après l’explosion, les équipes vérifient qu’il n’y a pas eu de projections sur les voiries par exemple. Un troisième signal sonore indique la fin de la procédure de tir et la zone est rouverte, ainsi que les voiries si elles avaient été coupées. Sur le chantier, nous dégageons les matériaux extraits.

LR : Y a-t-il des spécificités pour les tirs de mines sur le chantier du nouvel échangeur de Montmarault ?

JFF :On ne peut pas parler de spécificités, car ce sont des configurations que nous connaissons déjà et dont nous avons l’expérience pour d’autres opérations. Les deux points qui complexifient l’intervention sont bien identifiés : la proximité des voies de circulation — et notamment de deux axes importants (l’A71 et la N79) — et la présence d’ouvrages d’art et de bâtiments dans la périphérie des zones de tir. Cela nécessite un suivi précis de chaque tir et de recourir à des microcoupures de circulation pour certains tirs.

LR : Quels sont donc les risques à prendre en compte et à gérer et comment les prévenez-vous ?

JFF :Par rapport aux axes de circulation, le risque est de voir projeter des matériaux sur les voiries. Les tirs sont calibrés pour éviter cela, mais le risque 0 n’existe pas. C’est pourquoi, en prévention, nous procédons à des microcoupures de circulation. Elles sont au maximum de 15 minutes. Nous procédons aussi aux tirs entre 11 h et 12 ou entre 15 h et 16 h, c’est-à-dire pendant les heures creuses pour la circulation sur ces axes.

Concernant les ouvrages d’art et les bâtiments, nous implantons des sismographes pour assurer un suivi très fin des conséquences de chaque tir. Nous étudions les résultats et nous nous en servons pour définir les tirs suivants. Nous débutons toujours avec des charges faibles. Là aussi, les risques sont totalement maîtrisés.

LR : Quand se terminera cette première campagne de minage ?

JFF :Nous avons programmé un maximum de tirs pour rester dans des charges faibles. Mais, selon les résultats de suivi, nous pourrons en supprimer certains. Dans tous les cas, la campagne est programmée pour se terminer en février prochain.